Jean-Claude Reynal, graveur
(Bordeaux 1938-1988)
Après avoir été élève puis assistant de S.W. Hayter à l’Atelier 17, Jean-Claude REYNAL appartiendra au groupe Atelier Nord fondé à Oslo où les artistes ont en commun l’intérêt pour la gravure.
L’Atelier Nord, plutôt qu'une école est un carrefour artistique où se rencontrent des artistes de tous pays ; c’est un creuset qui permet de fructueux développements. Reynal, présente des compositions d’une grand sérénité, des œuvres évoquant des sensations fugaces: pour cela, il se sert du papier en exaltant sa blancheur par une couleur simple qui donne la lumière et la vie aux surfaces doucement sculptées dans le blanc. Sa production originale et raffinée fait penser à l’art contemporain japonais.
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Je veux décrire l’atmosphère à l’aide d’effets de reliefs sur papier car je suis plus attiré par la sculpture que par la peinture: je suis intéressé par les différentes nuances dans le blanc et par les rares couleurs que l'on peut utiliser avec".
C'est une période qui débute après Solstice et commence donc avec L'ère, Aden, Contre-courant... période au cours de laquelle il commence à exécuter des oeuvres personnelles, des gravures différentes de ce qui se faisait chez Bill Hayter, des créations qui correspondent davantage à ce qu'il veut produire, écrira t-il en octobre 1987. Il fait des gravures avec des gaufrages le plus souvent accompagnés d'une seule couleur: jaune comme dans Contre courant, bleu comme dans Aden, rouge comme dans Point de fusion....
En 1965, les 3 mois passés à l'Atelier Nord à Oslo, lui ont permis de donner libre cours à sa créativité, comme cela avait déjà été le cas à San Francisco.
Solstice - 1966
Photo Fonds national d'art contemporain
Ministère de la Culture et de la Communication-CNAP
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Un français invité en Norvège
Traduction d' un article dans Dagbladet, presse norvégienne
17 Septembre 1965
Contrairement à l’habitude, c’est de l’art français que l’on peut voir actuellement à la cimaise des graveurs à "Kunstnerforbundet" pour deux semaines à partir de maintenant ; cette fois-ci, l’invité s’appelle Jean-Claude Reynal, venu à Oslo avec une bourse de l’Etat norvégien. Il a 27 ans, est né à Bordeaux, mais il travaille depuis 1961 à Paris à l’Atelier 17, d’abord comme élève de Hayter, ensuite comme son assistant. Il a été, également, un an en Amérique pour travailler au San Francisco Art Institute. L’année dernière, il a eu des expositions particulières, à San Rafaël et en Californie ; il a également participé à de grandes manifestations aux USA et a été représenté deux fois à la Biennale de Paris et une fois à celle de Ljubljana. Sa carrière est déjà bien remplie et ici, on la trouvera pleine d’intérêt.
Jean-Claude Reynal a travaillé dans l’atelier d’Anne Breivik dès son arrivée à Oslo cet automne et il dit qu’il y a beaucoup appris. Anne Breivik reçoit des artistes étrangers qui viennent ici pour faire des études ; elle a déjà ouvert ses portes à un graveur canadien et quand Jean-Claude Reynal partira dans quelques semaines, une artiste allemande prendra sa place. Six des travaux de Jean-Claude Reynal sont exposés à la cimaise des graveurs, délicats et extrêmement raffinés, dans une technique qui lui est personnelle. Il travaille dans des effets de relief et dans les plus belles transitions du gris au blanc. Des lignes au relief profond apparaissent en de grandes surfaces blanches, souvent entourées de couleur.
"J’essaie de décrire des impressions lumineuses et on pourrait dire que cette forme d’expression est à égale distance de la sculpture et de la gravure" dit Jean-Claude Reynal. Il utilise des plaques de zinc pour ses travaux et les sillonne de rides profondes à l’aide d’un outil.